Des infos sur les insectes...LES INSECTES

Les Insectes représentent le groupe le plus important du règne animal, par la diversité de leurs formes, par l’étendue de leur répartition écologique et par le nombre des espèces : on peut affirmer que cette classe de l’embranchement des Arthropodes représente à elle seule plus des deux tiers des espèces animales actuellement identifiées dont le nombre est évalué approximativement à un million ; les Vertébrés, par comparaison, ne comptent dans cet ensemble que pour un quinzième. Les Insectes sont des animaux extrêmement anciens, car les plus vieux insectes fossiles connus remontent à l’ère primaire : ce sont les Collemboles du Dévonien d’Écosse. Encore très communs aujourd’hui dans les terres humides, les Collemboles ont conservé tous leurs caractères primitifs tels que l’absence d’ailes, l’absence de formes larvaires différenciées (les mues se poursuivent à l’état adulte durant toute la vie) et la respiration souvent cutanée. Mais à ces insectes dépourvus d’ailes (Aptérygotes) sont venues s’ajouter dès le Carbonifère les formes ailées (Ptérygotes) qui constituent aujourd’hui l’immense majorité des Insectes. À cette époque, les fossiles nous montrent des espèces souvent géantes, qui toutes ont disparu ; leur nervation alaire, très développée, se compose de nombreuses nervures longitudinales indépendantes reliées entre elles par des ramifications transverses qui constituent un fin réseau polygonal. Des ailes de ce type, qui ne se rabattent jamais au repos sur le dos ou sur les côtés du corps, existent encore aujourd’hui chez les libellules et les éphémères, dont le caractère archaïque est exprimé par le terme de Paléoptères qui leur est réservé dans la classification. Les entomologistes accordent à l’aile une importance considérable dans l’étude de la phylogénie des Insectes ; car les ailes des Insectes sont des organes entièrement nouveaux ne résultant pas d’une simple adaptation au vol de membres préexistants comme chez les Oiseaux et les chauves-souris. Le perfectionnement de cet organe traduit le degré d’évolution de l’espèce, l’acquisition du vol chez les Insectes ayant été (avec leur petite taille) l’un des facteurs décisifs de leur extension au cours du peuplement du milieu terrestre. En outre, les entomologistes attribuent aux ailes une origine monophylétique, c’est-à-dire qu’ils pensent qu’elles dérivent toutes d’un type ancestral commun. À partir du type primitif Paléoptère, l’évolution de l’aile s’est faite d’une part vers l’acquisition d’une plus grande mobilité et, d’autre part, vers une réduction de la nervation. La mobilité articulaire se manifeste par le reploiement en arrière des ailes au repos, sur les côtés du corps ou au-dessus de l’abdomen. Les Insectes ayant acquis cette position de repli des ailes sont des Néoptères. Chez eux, les ailes antérieures ont tendance à se durcir et à servir de protection aux ailes postérieures (tegminisation). Ces dernières, au contraire, restent membraneuses, et leur surface s’accroît par le développement d’une sorte d’éventail dans leur région basale ; appelé champ anal, ou neala , il atteint son maximum de développement chez les blattes et les mantes (type Polynéoptère). Ce champ anal subira une réduction progressive au cours de son évolution ultérieure (type Paranéoptère), tandis que le champ antérieur, dont la nervation se simplifie (voir type Oligonéoptère), assure seul le vol grâce au perfectionnement de la mécanique des mouvements alaires. Le terme ultime de cette évolution conduit même à la disparition de l’aile postérieure transformée en organe d’équilibration chez les Diptères qui ont cependant le vol le plus rapide de tous les Insectes. Si l’aile des Insectes permet de reconstituer les grandes lignes de leur évolution à travers les âges, l’étude comparée de leur développement permet encore mieux de comprendre comment, grâce à leurs formes larvaires, ils ont pu peupler tous les milieux. À part les Aptérygotes qui se caractérisent par l’absence totale de formes larvaires (type amétabole), tous les autres Insectes passent par des stades larvaires dont l’aspect est plus ou moins éloigné de la forme adulte. La croissance des formes les plus primitives se fait sans grands changements morphologiques, car la larve a un aspect sensiblement voisin de l’adulte, et le passage de la forme juvénile à la forme imaginale se fait par degrés (type hétérométabole à développement progressif). L’apparition des ailes, en particulier, a lieu peu à peu, à partir d’ébauches externes (Exoptérygotes). Les Insectes les plus évolués, au contraire, ont acquis des formes larvaires très différentes de l’adulte, et la transformation de la larve en imago se fait de façon brusque par l’intermédiaire de métamorphoses (type holométabole ) pendant lesquelles les ailes sont édifiées à partir de « disques imaginaux internes » (Endoptérygotes). Ces larves ont souvent un mode de vie et un régime alimentaire tout autres que ceux de l’imago, et cette spécialisation des larves est sans doute le fait le plus important de l’évolution des Insectes. Grâce à leurs larves, en effet, ils ont peuplé tous les milieux, et les exemples abondent : larves aquatiques des moustiques, asticots détriticoles des Diptères, larves xylophages de Coléoptères, chenilles phytophages des papillons, larves d’Hyménoptères parasites d’autres Insectes, larves de Gasterophilus (Diptères) vivant dans l’estomac du cheval. Mais les plus extraordinaires adaptations des larves d’Insectes sont sans doute présentées par les asticots de Cecidomyia pini (Diptères) vivant dans la résine des conifères ou ceux d’une mouche (Psilopa petrolei ) qui habitent les mares naturelles de pétrole. C’est donc grâce à la diversité de leurs espèces ou à leur extraordinaire puissance de multiplication que les Insectes ont envahi le milieu terrestre.

Source d'informations : Encyclopédie Universalis

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